En ce dimanche 16 octobre 2022, sur la principale artère
qui traverse le 9eme arrondissement de N’Djamena, des milliers de personnes
désemparées contemplent ce qu’il reste de leur quartier envahis par les eaux.
Certains ont trouvé refuge sur des toits des maisons, d’autres serrent contre
eux les quelques affaires qu’ils ont pu sauver avant que l’eau ne s’engouffre
dans leurs maisons. Les U-Reporters s’affairent à remplir des sacs de
terre pour tenter de renforcer les digues.
« Aidez-moi » crie une adolescente de 14 ans,
portant son petit frère sur son dos. Elle a réussi à grimper sur une digue qui menace
de céder. Un jeune U-Reporter entre dans
l’eau et porte les enfants sur son dos, jusqu’à la terre ferme.
Crédit photo: UNICEF/2022/ALDJIM Banyo Martial
Un U-Reporter vient au secours à deux enfants bloqués par les eaux.
Les inondations à N’Djaména ont atteint cette
année des proportions inédites. Après des inondations pluviales, provoquées par
la saison des pluies la plus abondante enregistrée au cours de ces trois
dernières décennies, les rivières Chari et Logone, qui arrosent la capitale
tchadienne sont sorties de leurs lits. Les routes se sont
transformées en rivières, les maisons se sont effondrées et de nombreuses
personnes sont blessées.
« Les premières images et vidéos postées sur les réseaux
sociaux, ont été le déclic de notre engagement », témoigne Célestin Maoundombaye,
U-Reporter du quartier Boutalbagar et membre de la plateforme Eco-engagement
jeunes.
Dès le jeudi 13 octobre 2022, les premiers U-Reporters se sont portés au secours des personnes sinistrées. Avec des moyens rudimentaires, radeaux, pirogues, et parfois sur leurs dos ou sur leurs têtes, ils ont aidé à évacuer des enfants et des personnes âgées coincées dans les maisons, où le niveau de l’eau atteignait parfois 2 mètres. « Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, une digue menaçait de céder. Nous nous sommes cotisés pour acheter des sacs et les avons remplis de terre. Cela a permis de maintenir cette digue » confie Maoundombaye Célestin.